Les mages, ces personnages centraux de l'Epiphanie 

Les juifs du début de notre ère attendaient une merveilleuse transformation de la société. Leur capitale, Jérusalem, allait devenir le modèle d’une spiritualité bienfaisante et rayonner sur toute l’humanité. Jérusalem sera la métropole universelle d’une foi tournée vers Dieu, loin de toutes les idées fausses qui circulaient à l’époque. Des rois venus de loin, des chameaux transportant de l’or et de l’encens viendraient visiter la capitale mondiale d’une nouvelle société fondée, sur la paix et la justice. Le prophète Esaïe l’avait annoncé jadis.

Toutes et tous espéraient qu’un envoyé de Dieu allait tout changer ! Pour Matthieu, qui raconte le récit des mages dans son évangile, c’est fait. Mais la réalité n’est pas un copié/coller du rêve d’Esaïe. Les sages des pays lointains, l’or et l’encens honorent un bébé, dans une humble bourgade, loin des lumières de la capitale, issu d’une famille de petites gens, à l’image de 99% des familles de ce temps-là.

Les mages sont aux carrefours de plusieurs attentes, d'événements inattendus. Ils sont porteurs d'une riche symbolique. Dans son dernier livre (posthume -Relire le relié), Michel Serres appelle à ne pas se moquer de ce mythe parce qu'il "apparaît avant notre savoir".

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